Souffrance
Quand la Souffrance est là...
Qu’il est facile de l’exprimer...
Croyant que quand elle ne sera plus là...
On en sera libérée...
Et sans qu’on s’en aperçoive...
La voilà qui revient au triple galop...
Bien qu’elle nous déçoive...
Et que s’en est de trop...
Est-ce par ce qu’on s’y est intéressée...
Qu’elle revient un peu plus forte ?...
Par où est-elle rentrée ?...
Où a t-elle trouvé une porte ?...
La Souffrance et le Silence...
Ne font pas bon ménage...
Et si l’on y pense...
Elle nous maintient dans de drôles de marécages...
Facétieuse, irrésistiblement elle nous attire...
Même si l’on croit ne pas l’aimer...
Et cela va sans dire...
Il est difficile de ne plus la regarder...
Si dans ses jeux, elle nous emprisonne...
C’est qu’en nous, elle a pris tant de place...
Que plus rien ne résonne...
De l’Amour et de la Grâce...
Elle a, croît-on, besoin de se dire...
Et l’on ne sait comment s’en dépêtrer...
Même si elle ne nous fait pas rire...
Comment s’en débarrasser ?...
La solution est trop simple...
Ne plus la regarder...
Et avec l’Amour respirer...
Si cela la fait crier plus fort...
Elle finit par s’arrêter...
Et dans ses jeux, elle ne peut plus nous attraper...
La Souffrance est oubliée...
Et si elle pointe le bout de son nez...
Elle ne peut plus nous manipuler...
Le regard se porte ailleurs...
Tout l’être est aspiré...
Vers ce pourquoi il est né...
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" 1. Je te parle de la souffrance « psychologique » qui, bien sûr, a des répercussions sur le corps qui peut aussi enregistrer des souffrances physiques. Cette souffrance est toujours le résultat d’un manque. Ce manque n’est pas un vide mais un poids. Chacun a pu le constater dans sa vie. Lorsqu’il manque un être cher, on ne se sent pas léger mais lourd, oppressé. En fait la souffrance qui est enregistrée par le corps et l’esprit est la réaction à un manque. Alors la question est toujours de savoir « quel poids » que l’on ne peut pas supporter de porter ? Cela va déterminer les choix de vie et d’action. Ces choix apparaitront très naturels au motif qu’il est inutile d’être maso. Pourquoi se faire déplaisir alors qu’il semble si naturel et évident de se faire plaisir. Les personnes qui utilisent les techniques de la Voie Directe me rappellent d’ailleurs fort souvent que je dis que cette Voie se développe dans la détente et pas dans la souffrance et la coercition.
Telle est la relation entre le manque et la souffrance. C’est un mécanisme énergétique constant. Aucun jugement de valeur. La personne souffre VRAIMENT et c’est une vérité physique."
Randonnée 23
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" Alors elle lui rappela ce que le jeune Blanc leur disait de la souffrance.
- Te souviens-tu ce qu’Il disait sur la souffrance ?
- Oui, dit-il… Que la souffrance est toujours liée à un manque.
- Alors que te manque-t’il pour que ta souffrance soit là maintenant ?
- Lui… Il me manque. J’ai la sensation d’être perdu sans lui. Je n’ai plus aucun support à mon action.
- Alors cela veut dire que tu l’utilisais comme une force de sécurité… seulement cela… dit-elle doucement car elle ne voulait pas peiner encore plus l’espace avec sa déception…
Il se méprit sur son silence qui se prolongeait et il dit, lui aussi doucement :
- C’était pour moi comme Celui qui est sur le chemin très en avant de moi et qui peut me guider.
- Oh !... Mais il n’y a pas de chemin !... dit-elle avec force dans son étonnement d’entendre cela dans la bouche de Tong… Tu n’as pas entendu ce qu’il disait toujours « tout est spatial… Aussi il n’y a ni commencement ni fin… Il n’y a pas de débutants et d’avancés… Il y a que l’instant du présent et tes possibilités de le faire vibrer ! »… te souviens-tu de cela mon ami ?
Elle avait l’air si malheureuse de dire cela !... Tong vit de l’eau dans ses yeux.
- Je comprends cela, dit-il… Je le comprends avec mon cerveau et mon intelligence… Je le comprends aussi avec mon cœur !... mais mon corps est incapable de ne pas se sentir seul, abandonné.
- Et ce qui est en action dans le réflexe de la vie de tous les jours, c’est l’intelligence de ton corps… comme Il le disait toujours… dit-elle tristement.
…alors je ne peux pas faire grand chose pour toi, mon ami…
…tant que ce manque-là restera en toi, tu auras la souffrance comme compagne.
- Mais je veux que ma compagne soit toi ! hurla presque le long moine plein de douleurs accrues à entendre la jeune femme parler ainsi.
Elle le regarda au plus profond de ses yeux. Il sentit la pénétration de la lueur de ses yeux à elle à ses yeux à lui, et il entendit ces mots qui entrèrent en lui à tourner dans son ventre et le tortura.
- Je ne suis pas la Compagne de la Souffrance !
« Je suis la Compagne de la Vie que tu nous montres, mon Ange ». Ce sont ces mots qui glissèrent en silence dans son cœur mais le long moine ne les entendit pas."
Homme Tigre 41